II. RÉPONSES AUX QUESTIONS DE M. JEAN CLUZEL, RAPPORTEUR SPÉCIAL
A. PLAN DE SOUTIEN À LA MODERNISATION DE LA PRESSE QUOTIDIENNE ET AIDES À LA PRESSE.
Le plan de soutien à la modernisation des quotidiens
et des hebdomadaires locaux trouve sa légitimité dans le
rôle particulier que joue cette forme de presse dans le débat
d'idée, l'ouverture le monde et la société, le lien
social. I1 intervient alors que ces entreprises de presse doivent moderniser
d'urgence leurs structures, afin de mieux répondre aux attentes et au
pouvoir d'achat des lecteurs. La question est d'autant plus cruciale pour cette
forme de presse qu'elle doit supporter des frais de structures (industrielles,
rédactionnelle, de distribution, etc.) et des coûts sociaux
particulièrement lourds.
Le plan de soutien sur lequel nous travaillons avec les représentants
des quotidiens et assimilés, prendra en compte l'ensemble de
l'activité des entreprises, des études, à la
commercialisation, en passant par la rédaction, la publicité, la
distribution. Des groupes de travail se mettent en place en ce sens. Ils
devront faire des propositions très concrètes, que nous comptons
intégrer dans le budget 1999. I1 s'agit de mettre au point des leviers
de développement, que nous mettrons en oeuvre avec la profession sur une
période déterminée (quatre ans) avec la volonté
d'en évaluer les effets régulièrement.
En matière d'aides il s'agit pour nous, dès le printemps, et avec
l'ensemble des formes de presse, d'étudier les types d'évolutions
souhaitables. Nous faisons un constat simple. Le volume global des aides est
très important, il n'a pas permis d'empêcher les rachats de titres
par des industriels ou des groupes étrangers. I1 n'a pas non plus permis
l'assainissement de l'économie des entreprises. Comment peut-on le
rendre plus efficace et faire en sorte de conforter ce secteur
économique en ne se contentant plus de compenser des déficits
chroniques.
B. CIBLER LES AIDES À LA PRESSE QUOTIDIENNE D'INFORMATION GÉNÉRALE.
Il s'agit pour moi moins de cibler les aides que de
travailler avec la presse quotidienne à un plan cohérent de
modernisation de ses structures. Il nous faut dans ce domaine retrouver une
économie plus saine basée sur des coûts de production plus
faible, une offre d'information de qualité et adaptée aux
attentes du lecteur, des formes de diffusion et de commercialisation
diversifiées et adaptées aux modes de vie et au pouvoir d'achat
des français, une rigueur et une agressivité renforcée sur
le plan publicitaire.
Pour cela nous discutons avec les entreprises sur les manières
d'accélérer les mutations, faciliter les expérimentations
et formations nécessaires. La presse d'information politique et
générale a davantage besoin de restaurer son esprit
entrepreneurial, ses performances éditoriales et économiques,
plutôt que de se voir appliquer toujours les mêmes remèdes
pour compenser ses déficits. Vous noterez que ce budget
déjà va dans ce sens en opérant des déplacements de
distributions automatiques de fonds vers le transport SNCF ou vers les
communications téléphoniques, au profit de dossiers précis
sur le portage ou le multimédias.