ANNEXE :
AUDITION DE MME CATHERINE TRAUTMANN
DEVANT LA COMMISSION DES
FINANCES
LE JEUDI 30 OCTOBRE 1997
I. EXPOSÉ SUR LA PRESSE
Pour la presse écrite mon budget exprime clairement
le choix que je fais en faveur d'un plan de développement des
quotidiens, ainsi que des hebdomadaires locaux. Ce secteur joue un rôle
essentiel pour le pluralisme et la démocratie. Il est également
un facteur de la cohésion et du lien social. Il ne faut pas non plus
sous-estimer sa contribution dans l'activité économique,
notamment locale. Simultanément la presse quotidienne et
assimilée supporte aujourd'hui des charges particulières, qui
tiennent au poids de ses rédactions, à son histoire sociale, avec
ses répercussion dans ses coûts de fabrication, sans parler des
contraintes de son transport et de sa distribution, afin d'être
disponible pour le lecteur, avant que celui-ci n'entame sa journée de
travail.
La presse quotidienne doit absolument réussir la modernisation de ses
structures, tout en enrichissant sans cesse ses contenus. C'est pourquoi j'ai
annoncé très tôt ma volonté d'une action
délimitée dans le temps, tout à fait significative, un
véritable plan, en direction des entreprises. Celle-ci s'est ouverte,
vous en avez pris connaissance, par une première étape de
concertation menée par moi-même le 2 octobre dernier. Elle se
traduit déjà dans les orientations du budget 1998.
A l'intérieur d'une enveloppe qui progresse peu, il est vrai (1%), nous
avons opéré des choix simples et clairs. Ceux-ci s'expriment
d'abord en faveur du portage puisque celui-ci se voit doter d'une aide qui
triple passant de 15 millions de francs à 45. En outre les
remboursements de cotisations sociales du portage pour les quotidiens
nationaux, passent de 2,4 millions de francs à 8 millions. Je vous fais
remarquer que je viens de faire déboucher le décret permettant de
verser les 15 millions prévus pour cette forme de distribution dans le
budget 1997.
Mes orientations prennent également la forme d'une aide au
développement du multimédia, plusieurs fois promise par mes
prédécesseurs, mais jamais budgétée. Nous dotons
cette action essentielle pour l'avenir de nos journaux de 15 millions de
francs. Il s'agit là bien sûr d'une première étape
qui nous permettra de mieux apprécier les besoins dans ce domaine pour
les années à venir.
Nous n'avons pas oublié pour autant les missions traditionnelles de
l'État en faveur de la presse quotidienne à faibles ressources
publicitaires, de même que le soutien à la diffusion de la presse
française à l'étranger. Vous noterez également le
coup de pouce donné à l'AFP.
D'aucuns objecteront que ces choix se font essentiellement par
redéploiement, Les remboursements à la SNCF reculent en effet de
45 millions de francs. Il faut savoir que cela permet de maintenir le
soutien au transport des quotidiens essentiellement nationaux, à hauteur
de 70%. En revanche, le taux des magazines devrait redescendre de 30 à
22,5%. Le recul des remboursements téléphoniques enregistre
l'ouverture du marché téléphonique, avec l'existence de
plusieurs opérateurs, diversifiant chacun leur offre tarifaire, alors
que globalement les niveaux de tarifs ont déjà et devraient
encore baisser.
Vous le voyez ce budget est donc marqué par la contrainte
générale que s'est donné le gouvernement, il permet
toutefois d'esquisser clairement une orientation en faveur des quotidiens qui
se concentrent sur des leviers de développement.