C. UNE RÉGULATION DE L'ACCÈS AUX SOINS

1. Un point d'entrée unique dans le système de soins : le 1177

Souvent, le premier contact avec le système de soins est réalisé par téléphone, voire par un tchat internet avec un centre de soins primaires. À l'autre bout de la ligne, la régulation n'est pas nécessairement assurée par un médecin, mais dans, la plupart des cas, par un infirmier. À ce titre, le partage d'information sur le parcours du patient au cours de la prise en charge est déterminant.

Si les régions organisent chacune les soins comme elles le souhaitent, elles coordonnent une plateforme commune Vårdguiden (guide des soins de santé), avec un numéro de téléphone, le 1177, et un site internet, qui renvoient vers les services locaux de santé.

Cette plateforme d'information et de contact est à la fois un point d'entrée et un outil de régulation : elle est présentée comme le premier niveau de recours dans le système de santé, avant l'orientation vers un centre de soins primaires puis l'hôpital.

En région Västerbotten, 99 % de la population et 89 % des parents de jeunes enfants ont confiance dans le service « 1177 ».

2. Un enjeu de continuité des soins

L'autorité d'évaluation des soins estimait que la continuité est aujourd'hui une vraie lacune de la prise en charge en Suède. Les patients changent, sans le vouloir, trop souvent de professionnels, y compris pour les consultations de médecins généralistes. Pour autant, l'agence constatait que les résultats en matière de santé n'étaient pas plus mauvais qu'à l'étranger.

Seuls 30 % des Suédois ont un contact régulier avec un professionnel de santé.

Alors que l'exercice médical se fait systématiquement en centres de soins, que les patients sont plus ou moins rattachés à une structure, et que le patient ne choisit pas nécessairement son praticien, le médecin traitant est encore balbutiant en Suède.

Selon l'association des médecins, Sveriges läkarförbund, dont le rôle est à cheval entre l'ordre et le syndicat, un Suédois sur quatre seulement a aujourd'hui un médecin traitant. Si le nombre de patients ayant un médecin référent est faible, il semble que les Suédois soient davantage, en pratique, rattachés à un centre de santé. L'association recommandait qu'un généraliste soit le médecin traitant de 1 200 patients, quand Socialstyrelsen retenait un nombre de 1 100.

· Socialstyrelsen a indiqué vouloir travailler au cours des prochains mois sur la question du médecin traitant, avec l'objectif de mettre en place un dispositif pour le 1er janvier 2024, et sur la question des prises de rendez-vous avec les patients afin de réduire les désistements, notamment par une prise de rendez-vous plus concertée avec le patient.