C. LES ESTIMATIONS DE L'INFLATION ADAPTÉES AUX DÉPENSES MILITAIRES FONT APPARAÎTRE UN IMPACT GLOBAL ESTIMÉ À 30 MILLIARDS D'EUROS

Ces projections en euros constants n'en demeurent pas moins un outil un peu fruste pour apprécier l'impact réel de l'inflation sur le budget des armées.

Celles-ci ne sont pas dépourvues d'utilité dans la mesure où les projets de loi de programmation des finances publiques (PLPFP) et les PSTAB sont construits à partir d'elles pour apprécier l'évolution de la dépense publique en volume dans son ensemble.

Cependant, ces hypothèses d'inflation ne sont pas nécessairement adaptées aux spécificités des dépenses du ministère des armées, qui comprennent à la fois beaucoup d'investissements pluriannuels et des achats très spécifiques, à plus forte raison dans le contexte géostratégique actuel marqué par une demande plus forte pour les matériels militaires.

Interrogé sur ce point par le rapporteur pour avis lors de son audition, le SGA a confirmé que la programmation prévue par le présent PLPM a été construite sur la base d'hypothèses d'inflation spécifiques.

Celle-ci représenterait ainsi un total de 30 milliards d'euros sur la période, à rapporter au besoin financier global de 413,3 milliards d'euros. Cette estimation procède de l'application d'hypothèses d'évolution des coûts sur trois catégories de postes :

- les dépenses de fonctionnement dites « classiques », qui évolueraient comme l'indice des prix à la consommation et qui seraient affectées à hauteur d'environ 2 milliards d'euros sur la période ;

- les carburants opérationnels des armées, qui sont liés au cours du Brent, et seraient affectés à hauteur d'environ 2 milliards d'euros également ;

- les dépenses spécifiques, qui seraient enfin affectées à hauteur de 26 milliards d'euros et représenteraient ainsi la plus grande part de l'impact inflationniste. Pour estimer leur évolution, le ministère des armées dispose d'une méthodologie propre, plus précise et validée par une mission conjointe de l'inspection générale des finances et du contrôle général des armées (méthode dite « coût des facteurs »), qui s'appuie sur des formules de révision de prix des marchés, fondées sur des indices sectoriels (coût du travail dans l'industrie, des services, de la production et des matières premières) pour les dépenses essentiellement pluriannuelles. Les indices utilisés sont tous des indices de référence, issus de l'institut IHS Markit.

Décomposition estimée par le ministère des armées de l'impact de l'inflation sur les dépenses programmées

(en milliards d'euros)

Source : commission des finances du Sénat, d'après les informations transmises par le ministère des armées

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