E. L'APPLICATION DE LA MISE EN RÉSEAUX D'ÉTABLISSEMENTS À L'ENSEIGNEMENT TECHNOLOGIQUE ET PROFESSIONNEL

Outre les mesures du « nouveau contrat pour l'école » et de la loi quinquennale de 1993, qui tendent à territorialiser davantage l'alternance dans chaque bassin d'emploi et de formation, l'article 3 de la loi de programmation du « nouveau contrat pour l'école » prévoit la possibilité d'une mise en réseaux des établissements pour certaines formations.

1. La création d'un groupe de travail

Dans le cadre de la mise en oeuvre du « Nouveau contrat pour l'école », un groupe de travail a été chargé par le ministre d'élaborer des propositions visant à favoriser la mise en réseaux des établissements, selon les modalités prévues par l'article 3 de la loi de programmation.

Ce groupe de travail s'est attaché à faire l'inventaire des expériences déjà engagées s'inscrivant dans la perspective d'une mise en réseaux, et à les analyser pour en dégager les éléments positifs.

Deux axes d'action ont été dégagés :

- le lancement, dès le mois de septembre 1995, d'une expérimentation qui concerne trois académies : Montpellier, Orléans-Tours et Reims ;

- la diffusion, à l'intention des acteurs et partenaires de l'éducation, d'un ouvrage présentant à la fois la problématique de la démarche en réseaux et un nombre significatif d'exemples concrets, mis en oeuvre dans les académies.

Cet ouvrage devrait être publié par le CNDP dans les prochains mois.

2. Une application à l'enseignement technique et professionnel

L'enseignement technique et professionnel devrait bénéficier de cette organisation en réseaux qui présente un intérêt particulier dans les domaines suivants :

- mise en oeuvre d'une offre de formation équilibrée et cohérente au niveau de chaque bassin de formation et prise en compte de l'évolution de la carte des formations professionnelles et technologiques ;

- mutualisation des moyens matériels et humains et mise en commun d'équipements coûteux ;

- suivi de l'insertion des élèves, à partir du potentiel de l'ensemble du réseau et des apports des partenaires économiques ;

- relations avec les acteurs économiques, notamment pour la mise en oeuvre de l'alternance et contribution des lycées au développement technologique des petites et moyennes entreprises.

Concernant le développement de l'alternance, un certain nombre d'expériences méritent d'être valorisées et développées. Il s'agit, notamment d'initiatives visant à une clarification et à une concertation menées avec les partenaires de l'éducation nationale pour définir les besoins des établissements d'un bassin en matière d'alternance et les objectifs pour chacun des niveaux concernés (collège, lycée professionnel et technologique).

Cette concertation doit permettre d'éviter les effets néfastes de la concurrence entre établissements pour la recherche de stages, de mettre en place une véritable gestion de l'alternance et de favoriser le rapprochement entre les réseaux d'établissements et les entreprises dans des zones géographiques homogènes.

Ce partenariat pourrait se traduire par la publication annuelle d'une brochure précisant pour chaque bassin de formation l'ensemble des formations dispensées dans les établissements, les périodes habituellement réservées à la formation en entreprise sous la forme d'un calendrier, les objectifs de l'alternance, les conventions et les obligations du stagiaire aussi bien dans le lycée que dans l'entreprise.

Ce type de démarche, dont le ministère encourage le développement, s'inscrit dans une approche territorialisée et partenariale des formations professionnelles et technologiques.

3. La diversification des langues vivantes

De nombreux établissements d'enseignement technique ou professionnel négligent à tort l'enseignement des langues vivantes en sacrifiant notamment, du fait d'une faible demande des élèves, la langue vivante 2 au profit d'enseignements jugés plus attractifs, cette tendance fâcheuse étant encore accentuée par les règles de la dotation horaire globale et par l'absence d'une dotation spécifique aux langues étrangères.

La formule des réseaux d'établissements, en diversifiant l'offre de langues proposées devrait contribuer à améliorer la formation linguistique des élèves et à leur permettre d'acquérir la maîtrise de plusieurs langues étrangères, notamment dans les régions frontalières ; une telle maîtrise constitue de plus en plus l'élément déterminant à l'embauche des diplômés de l'enseignement technique ou professionnel, y compris par les entreprises petites et moyennes de plus en plus tournées vers les marchés extérieurs.

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