D. FORCES AÉRIENNES : LE « TOUT RAFALE » REPORTÉ À 2035

Pour l'Armée de l'Air et de l'Espace, la programmation est marquée par un décalage du programme Rafale, déjà fortement pénalisé par la cession de 24 Rafale à la Grèce et la Croatie prélevés sur son parc au titre du soutien à l'export.

Ainsi, la cible de Rafale Air pour 2030 est abaissée à 137, avec un report à 2035 de la cible initiale à 185. Le décalage concerne ainsi 38 appareils, soit environ 20 % du parc cible. La tension, déjà évoquée supra, sur la capacité avions de chasse devrait donc s'avérer durable.

Le programme Rafale

Le Rafale est un appareil totalement polyvalent, capable d'effectuer toutes les missions dévolues à un avion de chasse : dissuasion nucléaire, pénétration et attaque au sol par tous les temps, attaque à la mer, défense et supériorité aérienne, intervention à long rayon d'action avec ravitaillement en vol, reconnaissance tactique et stratégique. Il est aussi un appareil omnirôle : il peut, au cours du même vol, assurer différents types de missions, par exemple l'attaque au sol et la défense aérienne. Premier appareil conçu dès l'origine pour opérer aussi bien à partir d'une base terrestre que depuis un porte-avions, il est mis en oeuvre par l'armée de l'Air et de l'Espace et la Marine nationale.

Le périmètre du programme Rafale comprend la fourniture des avions, avec leurs équipements de mission et leur stock initial de rechanges. Il comprend également des moyens de maintenance et des centres de simulation. L'architecture industrielle du programme est confiée à Dassault Aviation. La cellule est conçue et produite par Dassault Aviation, les moteurs par Safran Aircraft Engine (ex-Snecma), le radar et la grande majorité des capteurs par Thales, les sociétés Safran Electronics & Defense (ex-Sagem) et MBDA sont également impliquées dans le programme Rafale.

La logique de conduite du programme Rafale s'appuie sur des développements continus permettant d'adapter les appareils par standards successifs à l'évolution du besoin. Les avions en service sont actuellement très majoritairement au standard F3-R.

Source : ministère des armées

Pour préserver une partie de la capacité, ce programme s'accompagne de la rénovation de 48 Mirage 2000 D à horizon 2030, mais le décalage a ainsi pour effet de reporter à l'après 2030 la réalisation du « tout-Rafale », déjà atteint dans le parc de la Marine.

Il est également prévu que la programmation poursuive les travaux liés au standard F4 du Rafale, qualifié de « première marche vers le SCAF ». Prévu dans le cadre de la LPM 2019-2025, ce développement doit en effet permettre de faire face à l'évolution des menaces dans des contextes d'engagement plus contestés en améliorant notamment les capacités de combat collaboratif connecté. Le rapport annexé au PLPM 2024-2030 prévoit également le lancement, au cours de la programmation, des travaux relatifs au développement du standard F5, qui comprendra notamment le développement d'un drone accompagnateur du Rafale8(*).


* 8 Le projet de drone accompagnateur du Rafale est issu du démonstrateur Neuron réalisé du programme « système d'avions non habité (UCAV) » réalisé en coopération européenne (France, Italie, Suède, Espagne, Grèce, Suisse) sous maîtrise d'oeuvre de Dassault Aviation.

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