SÉANCE

du vendredi 15 octobre 2010

10e séance de la session ordinaire 2010-2011

présidence de M. Jean-Léonce Dupont,vice-président

Secrétaires : Mme Sylvie Desmarescaux, Mme Anne-Marie Payet.

La séance est ouverte à 9 heures 30.

Le procès-verbal de la précédente séance, constitué par le compte rendu analytique, est adopté sous les réserves d'usage.

Rappel au Règlement

M. Guy Fischer.  - Chaque jour amène sa provocation. Il y a eu la « potion amère » de M. About, que nous n'avons pas digérée. (M. Nicolas About rit) Il y a eu « l'évier bouché » de M. Longuet. Voici maintenant que M. Arthuis nous attribue la responsabilité de l'erreur des centristes hier sur l'article 4. Et pourquoi pas le réchauffement climatique ?

M. Nicolas About.  - Peut-être ! (Rires)

M. Guy Fischer.  - Nous voyons dans l'erreur de M. Adrien Giraud une manifestation de son inconscient.

En fait, vous ne supportez pas que nous ayons ici un débat que vous avez tenté, à tous les niveaux, de confisquer : syndicats méprisés, Assemblée nationale réduite au silence, jeunes bâillonnés... sauf s'ils appartiennent à votre majorité : vous n'avez pas dénoncé l'existence de l'UMP-lycéens ! La vérité, c'est que vous fuyez le débat. M. Longuet le reconnaît quand il avoue que le prochain ministre du travail -lui-même ?- ouvrira des négociations une fois la loi votée. Bel aveu ! (Exclamations indignées à gauche)

Vous voudriez faire croire que tout est plié. Mais une seconde délibération est toujours possible : si l'on peut revoter sur l'article 4, on peut aussi revoter sur les articles 5 et 6 ! Grâce à l'erreur de M. Adrien Giraud, nos concitoyens, qui manifesteront demain et mardi, commencent à le savoir : c'est cela qui vous insupporte !

Un lycéen a été opéré à l'hôpital Lariboisière à la suite d'un tir tendu de flasball. Le fils de ma collaboratrice lyonnaise m'a dit hier que la police tirait des flasball à tir tendu à moins de dix mètres sur les lycéens. Il ne s'agit pas de faire dégénérer les manifestations : nous sommes des élus responsables. Les 960 lycées qui se lèvent contre ce projet de loi manifestent l'inquiétude des Français. (Applaudissements à gauche)

M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique.  - Tout incident qui entraîne un blessé, a fortiori un jeune, est éminemment regrettable. Le nombre d'incidents est limité. Le ministre de l'intérieur a adressé ce matin aux préfets un télégramme pour leur demander d'être très vigilants sur les conditions d'intervention de la police et de veiller à la proportionnalité de la réponse. Nous avons une police républicaine qui manifeste le plus grand sang-froid, et tout incident donne lieu à une enquête.

M. Adrien Giraud.  - J'ai une seule chose à dire à M. Fischer : j'ai commis hier une erreur et l'erreur est humaine. (Applaudissements à droite)